Dans les fouilles concernant l'art colchidien vers-400-350 av JC, (pour le trésor de Vani par exemple) , il est très difficile de faire une claire distinction entre kaffas et bijoux de tempe suspendus.
( cf Anna Tchkonia dans "L'orfèvrerie de la Colchide antique sur le site de Vani")
C'est un problème récurrent pour beaucoup de bijoux antiques retrouvés, dont on ne sait exactement s'ils étaient directement attachés aux oreilles, aux cheveux (tresses ou autres) , à un diadème ou à un ruban.
S'agit-il ici de kaffas ou de bijoux de tempe (éléments décoratifs suspendus à un diadème de chaque coté)?
Pas de certitude pour ces éléments en or d'un trésor thrace (nord Bulgarie, datés du 3e siècle av JC ).
Des éléments pendentifs décoratifs ayant pu être accrochés aux poignets, aux jambes, ceinture, cheveux, tête ou cou ...
Il n'est jamais évident, pour les temps antiques, de savoir à quelle partie du corps ils étaient destinés.
Diadème avec bijoux de tempe suspendus ( Vani).Comment il devait être porté .
On en trouve presque partout dans le monde, à partir des couches géologiques de l'âge du bronze.
Certains ont même été retrouvés lors des fouilles de la légendaire cité de Troie. Mais la plupart proviennent de la Russie antique des 8ième au 12ième siècles.
Ce sont les Slaves qui ont le plus utilisé de tels ornements.
Les bijoux temporaux slaves (Moyen-age)
On sait en effet que beaucoup de ces peuples (slaves orientaux) ont par la suite (au Moyen-age notamment) utilisé des anneaux de tempe (grands arcs ou anneaux décorés)
qu'ils fixaient aux cheveux, à des tresses, à des diadèmes métalliques, à des rubans de tissu, ainsi qu'aux oreilles elles-mêmes.
Les Slaves de l’est
des différentes tribus avaient leurs propres préférences pour choisir les formes de ces ornements ( en forme de diamant, à sept lobes comme ci-dessous, à sept rayons, en spirale ou à lobes).
Les femmes des peuples slaves n'avaient pas pour tradition de se percer nez ou oreille.
On sait que si ce type de bijou est apparu à l’âge du bronze, il a connu un engouement particulier au Moyen Âge.
C'est à cette époque que la floraison sans précédent de ces ornements (avec des pierres naturelles notamment) a connu son apogée.
Ce n'était pas seulement des ornements mais aussi des amulettes protectrices. C'était une période de magie et superstition où le corps était
presque toujours protégé par des vêtements brodés de symboles, des bracelets, coiffures et colliers aux vertus occultes.
Ils pouvaient être en or, argent ou bronze, ornés de perles et de pierres.Une grande variété d'anneaux temporaux a été trouvée lors des fouilles.
Les anneaux en fil de métal de petit diamètre sont les plus répandus (moins couteux et plus faciles à fabriquer)mais on en trouve aussi en forme
de vigne , à deux et trois perles ou à sept rayons.
Ils permettaient de distinguer les différentes tribus, ainsi que la position d'une femme dans la société. Les femmes agées n'en portaient que rarement et les adolescentes ne se paraient que de boucles légères et simples.
Les belles médiévales avaient recours à plusieurs procédés pour agrémenter leur tête avec ces ornements temporaux.
Les méthodes
-Le plus courant: les anneaux entrelacés dans les cheveux près des tempes.
Les cheveux étaient peignés en une ligne droite (de l'arrière de la tête jusqu'aux tempes, puis entortillés des deux côtés), ils étaient agencés en tresses de la grosseur d'un petit doigt
où pouvaient s'intégrer jusqu'à quatre anneaux, voire parfois six.
-Les anneaux temporaux étaient suspendus à une coiffe au niveau des oreille en les recouvrant.
Divers méthodes d'accrochages existaient, les anneaux pouvaient être piqués à travers
le tissu ou bien enfilés sur plusieurs rubans à la fois, rubans brodés de perles et de pierres naturelles.
-La troisième méthode étaient en fait des boucles d'oreille plus fines (perçues comme bijou temporal) parfois accrochées au lobe mais le plus souvent passant au dessus des oreilles.
Dans cette région du monde ce sont les bijoux de tempe qui furent les ancêtres des boucles d'oreille modernes plus fines (et ornées de pierres précieuses) accrochées aux lobes d'oreille mais longtemps appelées "bagues temporales".